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Comment l'hypnose peut-elle aider notre santé?

Hypnose ce quil faut savoir avant dentreprendre une seance

Alors que l'hypnose est de plus en plus utilisée dans les hôpitaux et les cabinets médicaux, éclairages en compagnie de spécialistes.

© UNSPLASH/ANDREJ LISAKOV

Longtemps décriée par la médecine, l’hypnose thérapeutique a fini par faire ses preuves, notamment grâce aux neurosciences et à l’imagerie cérébrale. Si bien qu’elle est aujourd’hui utilisée dans de nombreux hôpitaux et cabinets médicaux. Peut-on parler de «méthode miracle» et que faut-il savoir avant d’entreprendre des séances? Le point avec la Pre Chantal Berna Renella, responsable du Centre de médecine intégrative et complémentaire (CEMIC) du CHUV et la Dre Ariane Gonthier, médecin généraliste, spécialiste en hypnose médicale et formatrice au sein de L’Institut romand d’hypnose Suisse (Irhys).

Qu’est-ce que l’hypnose médicale?

En substance, indiquent les spécialistes, l’hypnose désigne un état de conscience modifié qui permet de se connecter à son inconscient tout en restant conscient. Lors de ces moments de transe hypnotique, les perceptions sont modifiées, l’imaginaire stimulé et l’on devient plus «suggestible». Mais attention! Cela ne veut pas dire que l’hypnothérapeute va pouvoir prendre le contrôle et obliger quelqu’un à faire ou à dire des choses contre sa volonté. Son rôle est de guider, d’accompagner et de garantir le bon déroulement du processus mais l’expérience appartient à la personne hypnotisée, qui est «toujours présente», insiste la Dre Gonthier, et peut mettre fin à la transe quand elle le souhaite.

À quoi cette technique sert-elle et comment fonctionne-t-elle?

Comme le soulignent tant la Pre Berna Renella que la Dre Gonthier, l’hypnose n'est pas une baguette magique pour guérir les maladies physiques, comme les cancer ou les maladies cardiaques par exemple.

En revanche, elle est une ressource potentiellement très précieuse lorsqu’il s’agit par exemple de booster sa motivation, de résister à des envies, de travailler sur les liens corps-esprit, de gérer la douleur, ou encore de renforcer sa confiance en soi.

En fait, le champ des possibles est immense et on peut utiliser cet outil thérapeutique pour en finir avec la cigarette ou les grignotages et, plus généralement, pour changer des comportements de dépendance. Elle se révèle aussi efficace pour la gestion des phobies, des troubles anxieux, du stress et de tous les symptômes physiques qui y sont liés. Que vit la personne pendant une telle séance? «Elle peut faire l’expérience de ce qu’on appelle la réponse de relaxation, qui est l’opposé à la réaction de stress: le rythme cardiaque et la fréquence respiratoire baissent. Ceci peut donner une impression de contrôle et permettre de changer éventuellement l’interprétation de certains vécus du corps», indique la Pre Berna Renella.

La Dre Gonthier ajoute: «La sensation de douleur, par exemple, peut être atténuée, voire complètement annulée si on y ajoute une anesthésie locale - ce qui peut s’avérer très intéressant pour éviter des anesthésies générales lors d’interventions dentaires ou chirurgicales.» Autrement dit, en modifiant la perception qu’on peut avoir en plein éveil d’une situation, la transe hypnotique permet de l’améliorer.

Comment entre-t-on en transe hypnotique?

«L’état hypnotique peut être induit de différentes manières, note la Pre Berna Renella. Ce peut être en focalisant sur un point, sur la respiration… L’idée, c’est de fixer son attention sur un élément choisi en fonction de la personne qui consulte et l’expérimenter.» La Dre Gonthier abonde. Et ajoute: «La préparation est importante: il faut établir une relation de confiance, définir les intentions et démystifier ce qui pourrait faire peur.

On ne peut pas plonger quelqu’un qu’on ne connaît pas en état d’hypnose en un claquement de doigts, ça, ce n’est que dans les films!»

​Peut-on «faire de la résistance»?

Oui… si l’on veut!

Sans volonté, pas d’hypnose. Par ailleurs, environ la moitié de la population est moyennement hypnotisable, un quart «extrêmement susceptible» et un quart très peu.

Mais d’une manière générale, à l’exception des petits enfants et à moins d’être sous l’effet de psychotropes ou d’avoir des lésions cérébrales graves, tout le monde peut y parvenir. D’ailleurs, même si l’on ne s’en rend pas compte, nous vivons toutes et tous quotidiennement des états de transe hypnotique spontanée: quand on rêvasse dans le train, au jardin ou dans le bain…

Comment choisir son hypnothérapeute?

Tout dépend ce que l’on recherche: si on est en bonne santé, et qu’on veut faire de la prévention en arrêtant la cigarette ou en perdant un peu de poids, l’accompagnement par un ou une coach peut suffire. Par contre, quand il s’agit de problématiques sérieuses, comme des douleurs chroniques, une addiction, des phobies, une dépression sévère ou des angoisses, il convient de consulter des médecins ou psychologues formés dans la maladie concernée en plus de l’hypnose.

En outre, comme le souligne la Dre Gonthier, la transe peut mettre la personne en contact avec des souvenirs traumatiques: «Si cela survient, il faut pouvoir accompagner ce vécu d’une manière professionnelle et adéquate - pour éviter le risque d’aggraver les choses. Par ailleurs, on doit toujours pouvoir s’assurer que le ou la patiente ne souffre pas de certaines pathologies psychiatriques qui seraient une possible contre-indication à l’hypnose. De même qu’on doit pouvoir être absolument sûr qu’une fois la séance terminée, la personne est bien revenue dans son état de conscience ordinaire avant de la laisser partir. En résumé, tout dépend de ce qu’on recherche mais mieux vaut s’adresser à un médecin, à un ou une psychologue ou à quelqu’un qui a réellement des compétences avérées en termes de santé. Ce n’est pas en faisant une formation de deux ou trois week-ends, ou même trois mois, qu’on va devenir hypnothérapeute: on n’est pas dans l’hypnotisme de spectacles!»

Et quid de l’autohypnose?

Pour les spécialistes, l’autohypnose est une bonne idée. D’ailleurs, elles en enseignent des techniques à leur patientèle «parce que quand on veut devenir alpiniste, au début on y va avec un ou une guide, mais très vite, on essaie d’y retourner seul ou seule aussi!» L’utilité de la chose? En cas de douleurs, de stress ou d’angoisse, si on peine à s’endormir ou que survient une furieuse envie de chips alors qu’on voudrait perdre un peu de poids ou de tabac quand on a arrêté, on peut se replonger dans l’expérience hypnotique pour modifier ses perceptions et retrouver plus de confort ou de calme. CQFD. 

En savoir plus: irhys.ch


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