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Vacances: Comment se mettre progressivement en mode off

Pour profiter des bénéfices de ses vacances, il faut apprendre à mettre son cerveau sur off progressivement

Pour retirer les meilleurs bénéfices du congé estival, l'idéal est de s'offrir des pauses de minimum dix jours, le temps qu'il faut au cerveau pour se mettre en mode relax.

© UNSPLASH/BRIANA TOZOUR

Dans son livre Comment garder le bénéfice de ses vacances (Éd. Odile Jacob), la psychologue française Lisa Letessier invite les futurs et ex-vacanciers à repenser la manière dont ils envisagent, prévoient, profitent de leurs pauses pour se ressourcer… ou pas. À la clé de cette lecture de saison, des conseils pour en conserver les bienfaits, avant, pendant et après. Interview.

FEMINA En tant que psychologue, pourquoi avoir choisi d’écrire sur les vacances?
Lisa Letessier Ça peut paraître un sujet peu sérieux, pourtant les vacances sont selon moi un vrai concentré de vie. En parlant des vacances, on parle aussi du travail, de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, du burn-out, du couple…

L’idée, c’est vraiment de donner des clés pour que ce moment de pause soit réellement une remise à niveau dont les bénéfices se prolongent toute l’année.

Ne pas être au bout du rouleau deux semaines (voire deux jours!) après la reprise, c’est donc possible?
C’est complètement possible, mais ça demande du travail. Les conseils qui sont dispensés dans le livre, que ce soit avant, pendant ou après, décryptent les mécanismes et les outils nécessaires pour garder son énergie et ses ressources. En soi, ce n’est pas trop compliqué, ce qui l’est, c’est la constance, le maintien des bonnes habitudes que je propose à travers divers pistes et exercices.

Si, à peine la reprise du travail, on se sent vidé, c’est mauvais signe.

C’est-à-dire?
C’est la question qui fâche… mais quand on ressent le spleen du retour, ce qui est assez courant, c’est que nos besoins fondamentaux sont contrariés. Ça peut vouloir dire qu’on retrouve quelque chose qu’on n’a pas envie de reprendre dans sa vie quotidienne, son rythme, sa charge mentale, sa vie familiale, son emploi… Gérer ses ressources physiques et psychologiques demande un gros travail. Or, c’est indispensable de se demander régulièrement où en est sa jauge de ressources pour ne pas finir cramé, alors qu’il aurait fallu travailler en amont.

De quelle manière mieux gérer ses ressources?
Il faut déjà identifier ce qui les aspire! Pendant une semaine de travail, vous allez décortiquer votre planning et identifier ce que j’appelle les aspirateurs de ressources. Est-ce les disputes dans votre couple? Le fait d’être toujours pressé? N’avez-vous aucun temps pour vous? Le manque de nature ou de soleil, etc. Puis pendant les vacances, vous allez identifier ce qui vous fait du bien: les interactions sociales ou au contraire les moments de solitude? Les temps de sport? La découverte, etc. Ensuite, vous allez essayer de réinjecter des bulles de vacances dans votre quotidien.

Vous dites qu’il faut que le cerveau passe en mode par défaut pendant les vacances pour se reposer?
Oui, c’est fondamental d’inviter le cerveau à décélérer en douceur et à se mettre progressivement en mode vacances. C’est neurologique. Imaginez que vous courez un 100 mètres très vite, et que tout d’un coup, vous vous arrêtez net: a priori, votre corps va se sentir moyennement bien, au niveau cardiaque notamment.

Après un grand effort, on insiste sur la récupération, la marche, le ralentissement. C’est exactement pareil pour les vacances: le cerveau a besoin d’une transition douce.

Combien de temps faut-il pour ralentir?
Idéalement, il faudrait une décélération deux jours avant le départ et une réaccélération progressive deux jours après le retour. Si quelques jours avant ses vacances on est en sursaturation au travail, ce qui demande beaucoup d’énergie au cerveau, et que tout d’un coup on ne lui demande plus rien, au bout de trois, quatre jours de vacances, c’est là qu’on peut ressentir ce fameux – et quelquefois profond – désœuvrement.

Avez-vous des exemples concrets pour y arriver?
Plus on fait les choses progressivement, mieux c’est. On peut par exemple faire deux jours sans mail avant de partir, installer son message d’absence à J- 3 et pas juste avant de prendre un avion.

À la reprise, au lieu de blinder son planning parce qu’on était absente une ou deux semaines, on reprend le rythme calmement.

Ces jours sont littéralement à compter, à intégrer dans ses vacances, quitte à décaler son départ pour s’offrir cette respiration.

N’y a-t-il pas malgré tout une pression pour réussir ses vacances?
Oui, on le remarque par exemple au retour, quand le récit de ses vacances est parfois associé à une performance. Tout le monde a expérimenté ce regard désolé d’un collègue quand on lui dit qu’on est resté chez soi.

Passer de bonnes vacances, c’est forcément partir?
Non, mais en restant chez soi et en ne faisant rien de particulier, on peut avoir des difficultés supplémentaires à déconnecter.

Si vous restez chez vous, veillez donc à changer vos routines pour que votre cerveau voyage tout en restant chez lui! Si vous étiez parti, vous auriez fait quoi?

Faites la même chose! Prenez de super petits-déjeuners, achetez un guide touristique pour redécouvrir votre ville ou votre région autrement, prenez des bains de nature autour de chez vous.

Est-ce qu’il y a une durée idéale pour se ressourcer?
Oui, et pour la connaître, il faut prendre en compte des facteurs neurobiologiques de récupération, comme l’est ce passage en mode par défaut qu’on ressent intuitivement au bout de deux-trois jours, quand on a un coup de pompe et qu’on relâche la pression. Il va falloir encore trois-quatre jours pour se ressourcer physiquement, et trois-quatre jours pour en profiter.

En dessous de dix jours, ce n’est donc pas très efficace en termes de récupération.

Tout va dépendre du niveau de fatigue, mais l’idée est de pouvoir partir moins souvent et plus longtemps. Mieux vaut que les vacances soient vraiment longues pour être bénéfiques.

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