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Édito: La kamalamania contre le trumpisme

Edito la kamalamania contre le trumpisme

«La candidature de Kamala Harris fait fondre un métal précieux en ces jours globalement sombres: l’espoir.» - Géraldine Savary

© GETTY IMAGES/JULIA BEVERLY

Pour une fois qu’une femme est candidate dans une élection de premier plan, ne boudons pas notre plaisir. Alors que la campagne présidentielle américaine opposait deux politiciens du même sexe et de la même génération, et que l’enjeu consistait à comptabiliser leurs gaffes, voilà que Kamala Harris, vice-présidente qu’on a dit tantôt trop effacée, tantôt trop extravertie, se lance dans la course avec une énergie si folle qu’elle fait renaître une envie de politique, ici comme de l’autre côté de l’Atlantique.

Non pas que la kamalamania va contaminer tout l’électorat américain. Dans un pays aussi divisé que les États-Unis, l’enjeu est de séduire 2% des votantes et votants, le reste est déjà convaincu, quelle que soit la campagne, le profil du ou de la candidate, ou la dramaturgie des événements. Mais une élection se joue sur l’opposition des symboles. Et les symboles ont parfois autant de poids que les actes ou les programmes. Avec l’irruption de Kamala Harris dans la campagne, on en a pour leur argent.

La kamalamania, un élan

D’un côté, Donald Trump, candidat qui court sur ses 80 ans, blanc, survivant d’une tentative d’assassinat, l’appendice auditif sous un pansement, soutenu par des partisans qui arborent la même médaille de guerre, comme s’ils portaient leur masque anti-covid sur l’oreille en signe de ralliement. De l’autre, Kamala Harris, d’origine indienne par sa mère et jamaïcaine par son père, crépite de vie, à tel point qu’elle réussit à se faire traiter de sale gosse à presque 60 ans (oui, passé la vingtaine, c’est un compliment). Le cocotier est devenu son totem, le vert sa couleur.

Côté républicain, un discours belliciste, misogyne, illibéral, qui menace en permanence les garde-fous démocratiques; côté démocrate, la promesse de mener une politique respectueuse des gens, des femmes en particulier, et de l’environnement. Le trumpisme est une marche, la kamalamania un élan.

Plus que deux personnes qui s’affrontent, ce sont donc deux mondes qui s’entrechoquent, et le résultat de la rencontre aura des impacts sur nos vies. Kamala Harris élue ne va pas faire de miracles, elle affrontera elle aussi la tragédie des promesses impossibles à tenir. Mais sa candidature fait fondre un métal précieux en ces jours globalement sombres: l’espoir.

Retrouvez cet édito dans le magazine Femina du 4 août 2024.


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