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Equal Pay Day, une journée pour combattre l’écart salarial

Equal Pay Day, une journée pour combattre l’écart salarial

En Suisse, l'écart salarial entre femmes et hommes se chiffre à 13,8%, d'après une enquête de l'OFS en 2020 sur la structure des salaires.

© GETTY IMAGES/LERBANK

FEMINA Quel est l’objectif de l’Equal Pay Day?
Claudine Esseiva Même si l’égalité des chances est inscrite dans la Constitution, il subsiste une inégalité salariale entre femmes et hommes en Suisse, chiffrée à 13,8% à compétences égales. Le 17 février 2024 est symbolique, parce qu’en tenant compte de cet écart les femmes ont travaillé gratuitement depuis le début de l’année jusqu’à ce jour.

Engagé pour l’indépendance des femmes depuis 1947, Business and Professional Women (BPW Switzerland) attire l’attention du public sur cette inégalité depuis 2009: dans la rue, nous menons des actions et notre message s’adresse tant aux femmes qu’aux hommes.

Equal Pay Day, une journée pour combattre l’écart salarial
Claudine Esseiva, élue PLR au Grand Conseil bernois et coprésidente de BPW Switzerland © TAMEDIA/ADRIAN MOSER

Comment explique-t-on l’écart salarial entre femmes et hommes?
Il y a des différences explicables et d’autres non: on estime que c’est moitié-moitié.

En cause? Le travail à temps partiel, ne pas négocier son salaire ou encore ne pas considérer la rémunération comme un argument décisif dans le choix d’un emploi.

Opter pour un temps partiel, notamment afin d’assurer la charge parentale, est un point clé à ne pas prendre à la légère. Avec Alliance F, nous avons mis au point l’outil Cash or Crash, qui aide à prendre des décisions au lourd impact sur la vie d’un point de vue économique (choix de formation, de carrière, mariage, enfants, séparation, réduction de temps de travail). Par exemple, on voit que descendre en dessous d’un taux de 70% réduit les chances de carrière, tout comme la rente une fois à la retraite.

Justement, la thématique de 2024 est le «gender pension gap», ou l’écart de rente entre femmes et hommes à la retraite.
Oui, en lien notamment avec les votations de cette année sur la 13e rente AVS et la réforme de la LPP. Notre association est composée de femmes de tous les partis politiques, et même si nous n’apportons pas les mêmes solutions, nous sommes toutes d’accord sur un point: la retraite est un grand risque de précarité pour les femmes. Souvent, on mène sa vie en se disant «on tourne», mais on ne se rend pas compte de l’impact de certaines décisions sur la rente à la retraite. Arrivée à 65 ans, c’est trop tard. Voilà pourquoi il faut informer le public et miser sur les trois piliers du système de prévoyance.

Au-delà des discriminations systémiques touchant les femmes au sein du monde professionnel, que peut-on faire à notre échelle pour réduire l’écart salarial?
En parler autour de soi, avoir le courage de (re)négocier son salaire, envisager une formation complémentaire ou continue… Et ne pas sous-estimer l’importance des choix d’organisation de la vie privée.

Généralement, ce sont les femmes qui réduisent leur taux de travail pour s’occuper de la famille. Pour instaurer une relation égalitaire, cette décision doit être prise de manière éclairée avec le ou la partenaire.

Peut-être que les frais de garde sont un investissement familial intéressant afin qu’une mère puisse continuer à travailler et à cotiser. Éviter de parler de ces sujets pousse dans le piège du rôle genré prédéfini qui entrave l’empouvoirement des femmes. Revendiquer plus de pouvoir économique, c’est aussi s’obliger à lâcher du pouvoir à la maison, ce qui n’est pas facile non plus.

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