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Gstaad Palace: Ces célébrités qui ont séjourné à l'hôtel

Gstaad Palace: Ces célébrités qui ont séjourné à l'hôtel

Le Gstaad Palace a ouvert en 1913 et ses couloirs regorgent d'anecdotes de stars.

© GSTAAD PALACE - ILLUSTRATION FEMINA

Si la France a sa tour Eiffel et l’Italie sa tour de Pise, la Suisse a le Gstaad Palace et ses quatre tours comme référence du patrimoine touristique. Chic et discret. Un véritable havre de paix pour les stars qui aiment venir s’y ressourcer. Ici, pas de paparazzi en vue. Enfin, ça, c’était avant. Car aujourd’hui, en plus des quinze minutes de célébrité prophétisées par Andy Warhol dans les années 70, chacun-e peut s’improviser paparazzo, en croisant smartphone en main une célébrité au coin d’une rue de L.A. ou à Gstaad.

Étape incontournable du rallye des célébrités il y a quelques décennies encore, le Gstaad Palace voit sa clientèle se diversifier. Les stars se font plus rares, remplacées par des personnalités de l’industrie et les puissant-e-s de la finance. «Aujourd’hui, quand Madonna vient à Gstaad, elle se cache dans un chalet. Et quand elle vient boire un verre dans notre club GreenGo ou manger avec Valentino dans un de nos restaurants, elle le fait dans le plus grand secret, sans s’annoncer», relate Andrea Scherz, directeur des lieux depuis 2001.

L'hôtel de la jet-set des années 70 et 80

Depuis trois générations, le Gstaad Palace est une histoire familiale. Bien avant qu’il n’en reprenne les rênes, le directeur passe une grande partie de son enfance sur les genoux des personnalités les plus glamour du showbiz. Installé en terrasse, on ne résiste pas à lui demander de nous partager quelques anecdotes autour du petit-déjeuner. Il s’y plie avec plaisir. Une fois n’est pas coutume, commençons par la cerise sur le gâteau:

«Elizabeth Taylor venait souvent, elle aimait beaucoup mes parents. Quand elle arrivait, elle avait l’habitude de me serrer contre sa poitrine, je n’aimais pas trop, car les poils de son manteau de fourrure me montaient dans le nez et je devais me concentrer pour ne pas éternuer», confesse-t-il en souriant.

Aujourd’hui, la plupart des illustres membres de la jet-set des années 70 et 80 ne sont plus de ce monde, mais le palace ouvert en 1913 continue de faire rêver. Rassurons-nous, selon les dires du célèbre médium suisse alémanique Sam Hess, la fête n’est pas moins folle après la mort. «Il est venu une fois au Palace et m’a rapporté qu’il n’avait jamais vu un endroit avec autant d’âmes de défunts festifs», révèle le directeur.

La saga du Gstaad Palace

Andrea Scherz ne se lasse pas de raconter l’histoire de son grand-père Ernst, qui dirige le Palace en 1938 avec son épouse Sylvia. Une saga qui n’est pas sans rappeler la trame de Citizen Kane, chef-d’œuvre d’Orson Welles. Ou quand tout se cristallise dans l’enfance. «Mon grand-père a grandi à Berne. À 12 ans, pendant un week-end de boy-scouts dans la vallée de Turbach, lui et ses camarades se faisaient un peu d’argent en chantant des chants de Noël sur l’ancienne place du village. C’était l’hiver, il faisait froid. C’est là qu’il a vu ce palace pour la première fois. Il en est tombé instantanément amoureux, il imaginait les clients, les employés à l’intérieur de la bâtisse tout éclairée, au-dessus de laquelle il voyait la fumée s’échapper des cheminées. Sa découverte du Palace a déterminé le reste de sa vie, ainsi que celle des trois générations suivantes.»

À la fois visionnaire et génie du marketing, Ernst flaire le bon filon des stars hollywoodiennes à la neige. Il fait ses armes au Carlton de Saint-Moritz, puis emmène le concept à Gstaad. Pendant qu’il construit son rêve, sa femme veille au grain. Côté finances, tout passe par elle. «Lorsqu’il lui a annoncé qu’il faisait venir Louis Armstrong, ma grand-mère a éclaté: «Mais tu es fou, on a à peine les moyens d’acheter des ampoules et toi tu te mets à dépenser des fortunes pour faire venir Louis Armstrong!» relate le petit-fils qui se réjouit de la sagacité de son grand-père.

Gstaad Palace: Ces célébrités qui ont séjourné à l'hôtel
Ernst Scherz pose fièrement aux côtés de Louis Armstrong, la première star américaine qu’il invite au Gstaad Palace. © DR

Celui qui n’a jamais oublié les parties de cache-cache mémorables avec son frère et Jacques Chirac dans les jardins de l’hôtel est marqué par ses rencontres avec Michael Jackson. Décédé à 50 ans en 2009, le roi de la pop s’entiche de Gstaad dans les années 80 lorsque son amie Liz Taylor lui prête son chalet. Andrea Scherz garde en mémoire un homme terrorisé. «Le pauvre ne visitait l’hôtel qu’à 3 h du matin, quand tout le monde dormait. Il avait peur des gens. Sa célébrité a fini par le détacher du monde. Les médias avaient beaucoup spéculé sur le fait qu’il souhaitait acheter le chalet de mon père et l’hôtel, deux biens qui n’étaient pas à vendre. Je me souviens d’un apéro avec mon père et lui, il était timide comme un jeune homme de 14 ans. C’était quelqu’un de très doux qui souffrait beaucoup du fanatisme de ses fans qui lui vouaient un véritable culte.»

Le site de l’hôtel indique que Marlene Dietrich – star parmi les stars – improvise un concert le 15 février 1964. Né cinq ans plus tard, le directeur n’a pas d’autres informations concernant cette habituée des lieux.

Par contre, il confirme que Frank Sinatra Junior et Liza Minelli font partie des client-e-s prestigieux-ses qui n’hésitent pas à rejoindre spontanément l’orchestre le temps d’une ou plusieurs chansons.

«Tina Turner a aussi chanté sur une de ses chansons à la discothèque», précise-t-il à propos de l’interprète du titre de James Bond Golden Eye.

Qui dit Gstaad dit 007, justement. Roger Moore demeure un des interprètes mémorables de l’agent secret britannique. De son vivant, le plus Suisse des acteurs anglais a ses habitudes dans plusieurs stations chics du pays, dont Gstaad, of course. «Roger était un ami de la famille, il venait à la maison. Mes parents ont rapidement compris qu’il était plus intéressé par jouer au train électrique avec moi que par l’apéro. On faisait des accidents en mettant des petites voitures en plastique sur les rails, ça l’amusait beaucoup. Je suis encore très ami avec son fils Jeffrey, qui vit toujours dans la région.»

Gstaad Palace: Ces célébrités qui ont séjourné à l'hôtel
Bien avant de fouler la scène du Casino au Montreux Jazz Festival mardi 9 juillet 2024, la chanteuse américaine Dionne Warwick enchantait la salle de banquet du Gstaad Palace. © DR

Dans les airs avec Thatcher

Loin du tumulte hollywoodien, les personnalités britanniques sont souvent les plus hautes en couleur. L’ancienne première ministre du Royaume-Uni Margaret Thatcher en est un illustre exemple aux yeux du directeur. «Elle était à l’hôtel pour écrire ses Mémoires. Un jour, elle m’appelle pour me demander de lui organiser un vol en avion pour voir les Alpes. Je l’ai accompagnée à l’aéroport, avec son mari et son garde du corps. Au moment où j’allais la quitter, elle me dit: «Où allez-vous? Vous venez avec nous. Ainsi, je suis sûre que l’avion est safe.» Nous avons fait le tour du Cervin. En rentrant, nous avons atterri en pleine préparation d’un air show d’anciens avions de combat de la Royal Air Force. Les pilotes anglais l’ont reconnue. Nous nous sommes joints pour boire des bières avec eux dans la tente de fête. Elle était adorable.»

La palme de la gentillesse revient à Robbie Williams, un autre Anglais qui vit à Gstaad depuis peu. «Il était venu passer les fêtes de fin d’année quand il sortait avec Geri Halliwell des Spice Girls. Mon père avait organisé un big band dans la salle de banquet. Ce soir-là, les bons éléments de l’orchestre étaient malades, remplacés au pied levé pour d’autres moins doués. Résultat, c’était une cacophonie. Robbie et Geri ont terminé le repas en chambre. Je leur ai présenté mes excuses le lendemain et je ne les ai jamais revus.»

«Il y a deux ans, quand il est revenu avec son épouse, je lui ai demandé s’il se souvenait de moi et de ce Nouvel-An catastrophique. Il m’a répondu: Bien sûr je m’en souviens très bien, c’était drôle! C’est gentil à vous de me reconnaître et de me saluer.»

Le mot de la fin, le directeur le réserve pour le Palace lui-même, qu’il décrit comme «sa grande sœur»: «C’est un membre de la famille, j’ai grandi avec. Le Palace est ma fierté, il fait partie de mon âme. C’est un joyau d’architecture avec un bel ADN. Il a toujours été dirigé avec beaucoup d’amour, ce qui se reflète sur notre clientèle qui apprécie l’allégresse que dégage ce lieu.»


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