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L'édito de Géraldine Savary: «En automne, le plaisir de lire»

Geraldine savary lamour au temps du consentement

«Découvrir de nouvelles plumes, une écriture puissante qui touche l’âme, retrouver des autrices ou auteurs aimés, qui nous attendent à la même heure, au même moment, fidèles au rendez-vous.» - Géraldine Savary

© ELSA GUILLET

Naguère, je manifestais un mépris bon teint pour les annonces de rentrée littéraire. Les livres ne sont pas des biens comestibles, pensais-je. Les mots devraient échapper aux règles du business et des campagnes de promotion! Comme si l’inspiration obéissait à un agenda, comme si le talent ne pouvait éclore qu’en automne et la dictature des grands prix à Paris déterminait notre envie de lecture. Est-ce que Proust ou Stendhal ou Colette ou Tolstoï ou Emily Dickinson se mettaient à écrire pour être publiés pile-poil à partir du 15 août? Un livre est un compagnon de vie, pas une amourette de saison.

Au fil des ans et parce qu’il est dans mon cahier des charges de faire état des actualités culturelles et littéraires, j’ai révisé mon jugement. Pour qui aime les livres et la beauté des choses imprimées, il y a de l’excitation à voir arriver ces nouvelles œuvres. Admirer les couvertures, toucher le papier, sentir l’humus des forêts qui soudain monte des pages. Découvrir de nouvelles plumes, une écriture puissante qui touche l’âme, retrouver des autrices ou auteurs aimés, qui nous attendent à la même heure, au même moment, fidèles au rendez-vous.

Riche rentrée littéraire

Une rentrée littéraire permet aussi de trouver des liens entre les histoires et de saisir ce qui circule, en torrents souterrains, dans nos sociétés. Cette année, sans aucun doute les cicatrices que laissent les guerres sur les êtres humains et celles des violences affectives et physiques sur les corps et sur les cœurs. On y trouve de l’espoir aussi, des personnages qui traversent les lignes. La littérature guérit ou mutualise les expériences, le papier est comme un cataplasme sur nos plaies.

En France, 459 livres pointent à la rentrée littéraire 2024. En Suisse romande, les talents explosent, choyés par des maisons d’édition ambitieuses, comme on vient de le voir au festival Le livre sur les quais. Ces centaines de nouvelles œuvres nourrissent un public toujours gourmand. En 2022, 52,8% de la population en Europe a lu des livres au cours de ces douze derniers mois. Les Suisses squattent le haut du podium (82%) Et les jeunes et les femmes sont les plus assidus. Ça mérite un roman, non?

Retrouvez cet édito dans le magazine Femina du 1er septembre 2024.


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