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Société

L'édito de Géraldine Savary: «La boule au ventre de la rentrée»

Edito Geraldine Savary redactrice en chef Femina

«Sans doute que le corps stocke les souvenirs primaires de nos peurs enfantines.» - Géraldine Savary

© ELSA GUILLET

Ça ne fait qu’une semaine que la rentrée a commencé et vous êtes déjà crevée. Ou vous faites partie des derniers retardataires en train de vous y préparer et comme à chaque fois vous êtes stressée. Alors que les cantons romands s’élancent à la queue leu leu dans l’année scolaire, rebonjour l’horrible boule au ventre qui accompagne le dernier dimanche avant la vraie reprise. Même si les vacances sont passées depuis longtemps, même si on n’a pas ou plus d’enfants à la maison, même si on est à la retraite. Sans doute que le corps stocke les souvenirs primaires de nos peurs enfantines. Est-ce que je vais me faire des amis? Est-ce que je ne suis pas ridicule avec les habits que ma mère m’a achetés pour l’occasion, tout neufs tout droit sortis du magasin? Pourquoi mes parents m’envoient à la cantine? Et s’ils oubliaient de venir me rechercher?

Côté parents, on n’en mène pas large non plus. Est-ce que les crayons rangés dans le sac sont de la bonne couleur? L’équerre de la bonne taille? Faut-il faire le taxi-SUV, laisser ces petits êtres traverser le passage piétons tout seuls, leur coller un téléphone à géolocalisation? Comment ne pas flipper, en imaginant toutes les catastrophes possibles sur le chemin de l’école (accident, prédateur sexuel, vol de bonbons grenouille dans le kiosque du quartier)? Comment faire pour affronter sa propre rentrée, avec réunions, objectifs stratégiques et courbes de rendements pour le deuxième semestre, tout en devant accompagner celle des enfants? Quand aurai-je le temps de coudre les étiquettes à son nom sur ses pantoufles et ses affaires de gym?

Le travail des enseignantes

Parlons enfin de toutes les personnes qui accueillent les élèves. Elles se sont préparées depuis plusieurs semaines; liste de classe à la main, elles se demandent si l’alchimie fonctionnera, si elles pourront nourrir la curiosité, respecter les trajectoires individuelles tout en stimulant les intelligences collectives. Auront-elles l’autorité face aux impertinents, l’écoute pour les malheureux, la patience à l’égard des compliqués? Elles se sentent seules, devant leur tableau noir et leurs responsabilités.

À tout le monde, bonne rentrée. On finit toujours par (s’)en sortir…

Retrouvez cet édito dans le magazine Femina du 25 août 2024.


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