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Société

L'édito de Géraldine Savary: «Le travail n’est plus la santé»

GERALDINE SAVARY EDITO LUC FREY

«On mesure désormais que le Covid, cette parenthèse inédite et éprouvante, détermine toujours notre relation au travail.» - Géraldine Savary

© LUC FREY

Dans Desperate Housewife, la série qui fête ses 20 ans, les héroïnes vivent dans une banlieue américaine cossue et n’ont quasi pas d’activité professionnelle. Une vision plutôt conservatrice (mais qu’est-ce qui ne l’était pas en 2004?) qui les emprisonne dans un périmètre purement domestique ou relationnel.

Et si les femmes de Wisteria Lane avaient raison d’être restées planquées dans leur banlieue? Et si le travail ne contribuait plus tant que ça à la liberté de mener sa vie comme on l’entend? Je pose la question parce qu’il n’y a pas un jour où le milieu professionnel n’est pas montré du doigt pour être le lieu de tension qui concentre les grands problèmes du moment: les salaires sont trop bas, les horaires trop chargés, travailler à 100% favoriserait le développement de cancers, les burn-out se multiplient, les bore-out paralysent les gens, les relations hiérarchiques entraînent le mobbing, le harcèlement, pire les agressions; des collègues toxiques empoisonnent nos journées, comme nous l’évoquons dans notre dossier «Travail: Pourquoi autant de collègues nous semblent toxiques?».

Ce constat est inquiétant. Nous passons l’essentiel de notre vie sur notre lieu de travail. Nous sommes censé-e-s y trouver motifs à épanouissement, un salaire qui nous permette de vivre décemment, des valeurs qui guident nos pas. Difficile de cocher toutes ces cases bien sûr, mais on pourrait déjà se satisfaire d’en réaliser une ou deux.

Quand aller bosser ne fait plus rêver

Principale cause de cette fracture des salarié-e-s avec leur milieu professionnel: le Covid. L’épidémie a laissé des traces tenaces. On a cru très (trop?) vite que tout redevenait comme avant. On mesure désormais que cette parenthèse inédite et éprouvante détermine toujours notre relation au travail. Les employé-e-s résistent au retour complet au bureau, les interactions entre collègues dans l’open space sont plus conflictuelles. Quelle entreprise a pris le temps de faire le bilan du confinement, de mettre en place des mesures pour réapprendre à cohabiter, à travailler ensemble, à donner du sens? Elles semblent plutôt avoir tenté de rattraper le temps perdu, de compenser la suspension des activités par un surcroît de productivité et d’exigence.

Se lever le matin pour aller bosser doit continuer à faire (un peu) rêver. Il s’agit d’améliorer les conditions de travail (salaire, horaires, organisation sécurisée), d’évaluer et de résoudre les motifs de stress, et, du côté des employé-e-s, de se manifester respect et écoute. Les conflits, c’est bien, dans un climat pacifié.


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