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Société

L'édito: «Trop contrôlantes, les femmes managers?»

L'édito de Géraldine Savary

«Les femmes qui occupent de hautes fonctions sont minoritaires (33% selon les derniers chiffres).» - Géraldine Savary

© ELSA GUILLET

Des femmes assumant d’importantes responsabilités se retrouvent sous le feu des critiques. De leur personnel puis dans les médias, qui se font l’écho de ces reproches. Je pense à la directrice du Musée romain de Lausanne-Vidy, à la directrice de l’Office du tourisme vaudois, Vaud promotion, ou à des conseillères d’État, telles Rebecca Ruiz dans le canton de Vaud ou Anne Hiltpold à Genève. Un hasard de calendrier sans doute; des directeurs remplissent aussi les pages des journaux pour des questions de management. Mais quand même, ces reproches interrogent.

Petit rappel d’abord, les femmes qui occupent de hautes fonctions sont minoritaires (33% selon les derniers chiffres). On devine leur parcours, on connaît les écueils qu’il a fallu surmonter, alors ça fait mal de les voir ainsi contestées. On aurait envie que tout roule pour elles. Parce qu’elles sont une exception, parce qu’elles portent un peu de ce que nous aurions aimé pour nos mères et que nous imaginons pour nos filles. Or c’est l’inverse, comme si leur exemplarité les exposait plus encore.

Combattre les erreurs de management

Deuxième constat: les personnalités féminines actuellement sous les critiques succèdent à un homme ou arrivent dans des structures majoritairement masculines. Les équipes ont pris des habitudes, se sont adaptées à une hiérarchie qui avait ses codes, ses afters aussi, et même si on ne va pas sexualiser à outrance la manière d’exercer le pouvoir, reste que nos cerveaux sont conditionnés par certaines représentations de l’autorité. Dès l’enfance, on associe l’image du chef à un homme plutôt qu’à une femme; dans la culture, les figures féminines sont terrifiantes quand elles ont un trône-sceptre-flingue à portée de main.

Au moment où les femmes accèdent à des postes à responsabilités, elles ont le choix entre faire pareil que leur prédécesseur, ce qui est impossible et forcément moins bien, ou imposer de nouvelles méthodes au risque de crisper les habitudes. Résultat: les griefs tournent autour des mêmes narratifs: elles se montreraient la fois contrôlantes, autoritaires et cassantes, à la fois floues dans les missions, sujettes aux émotions.

Loin de moi l’idée de minimiser les souffrances au travail ou les erreurs de management. Elles doivent être combattues, quel que soit le genre de la personne en charge. Mais les biais qui nous habitent doivent l’être tout autant.


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