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Plage en péril: Málaga dit son ras-le-bol des touristes

Plage de la Malagueta pres de Malaga

La plage de la Malagueta, tout près du centre de Málaga, accueille des milliers de personnes chaque été.

© GETTY IMAGES/JESUS MERIDA

Aaahh, Málaga, son centre historique, ses seize plages, ses musées, ses bars branchés, son ambiance «andalousissime», sa gastronomie, son climat de rêve, ses nuits folles… et ses autocollants anti-touristes apposés partout dans la cité, qui vont du sobre «avant, c’était le centre-ville» (antes esto era el centro) au plus radical «rentre chez toi» (a tu puta casa).

Un peu extrême? Avec 14 millions de visites «simples» en 2023, l’installation récente de centaines de bureaux d’entreprises technologiques, dont Google, et les milliers de nomades numériques qui, sous le charme de cette région, ont décidé d’y résider à année faite, la population locale n’en peut plus d’être submergée par ces vagues de touristes de plus ou moins longue durée. Et l’exprime donc par voie de stickers ou de manifestations dans les rues depuis le printemps dernier – un mouvement qui s’est d’ailleurs étendu à d’autres régions d’Espagne.

Détérioration des sites naturels et des plages

Ce qui pose problème? Une forme de colonisation insidieuse dont les impacts négatifs deviennent insupportables «au quotidien», expliquaient des citoyennes et citoyens interrogés en juin par l’AFP, lors d’un défilé «anti-surtourisme».

Parmi leurs griefs: les aménagements du littoral pas toujours très heureux et la détérioration des sites naturels et des plages de la Costa del Sol. De fait, si certaines criques comme la Caleta de Maro, la Playa Peñón del Cuervo ou encore la Cala de la Rijana, situées hors les murs, restent relativement préservées, d’autres sont dénaturées par l’excès de bars et de transats en étant de surcroît mal entretenues, à l’image de la Malagueta, jonchée de détritus en fin de journée.

Une plage de la Costa del Sol, dans le sud de l'Espagne.
Sur la Costa del Sol, dans le sud de l'Espagne, il reste encore quelques plages relativement préservées. © UNSPLASH/LUKE SERETIS

Nuisances sonores et explosion du coût de la vie

Ce n’est évidemment pas tout: en plus de s’inquiéter de la surconsommation d’eau potable en ces périodes de changements climatiques et de se préoccuper de l’augmentation de la pollution de l’air, notamment liée au nombre important de véhicules en circulation sur des voies non conçues pour autant de trafic,

les Malaguènes déplorent la fermeture de commerces de quartier «basiques», remplacés par des échoppes plus touristico-compatibles, ainsi que la transformation du cœur de la cité qui vit naître et grandir Picasso en «parc d’attractions».

Par ailleurs, comme le notait une jeune femme, il est aussi question des nuisances sonores, dues aussi bien aux fiestas débridées qu’aux voitures et scooters roulant H24, ainsi que de la dégradation des services publics tels que la santé ou la gestion des déchets – en surcharge permanente.

Pire encore, les malagueños subissent une explosion du coût de la vie en général et des loyers en particulier – ce point spécifique ayant généré une crise du logement sans précédent puisque chaque studio ou appartement disponible se voit transformé en «location touristique» à des prix prohibitifs pour les gens du cru… qui doivent alors déménager dans des banlieues plus accessibles financièrement parlant. Bref, un inventaire déprimant et préoccupant.

Besoin de réglementer

Pourtant, comme le soulignait dans The Guardian Dani Romero, propriétaire d’un bar branché et initiateur du mouvement des stickers, il n’est pas question de rejeter le tourisme dont son pays et sa région ont économiquement besoin. En revanche, insiste-t-il, il faut le réglementer:

«Moi et la moitié de la ville ne pouvons pas continuer ainsi!»

Reste à savoir si les autorités entendront la vox populi et agiront en conséquence…


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