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Jasmine Gfeller, infatigable créatrice de restos à succès

Jasmine Gfeller, infatigable créatrice de restos à succès

Personnalité solaire à la bonne humeur communicative, Jasmine Gfeller a trouvé sa voie: imaginer des lieux à l'identité forte.

© HAYLEY HAY PHOTOGRAPHY - MISE EN BEAUTE SANDRINE THOMAS

Sur son profil LinkedIn, Jasmine Gfeller a écrit «Serial Restaurateur». C’est bien ça! Quand on la rencontre, c’est d’abord sa personnalité solaire qui éblouit, puis son débit de parole coloré d’une pointe d’accent canadien. Cette girl boss, comme on dit dans sa langue natale, se distingue surtout par une force de travail phénoménale, puisqu’elle enchaîne les ouvertures de restaurants à succès: cinq en trois ans.

Chacun porte sa patte, de la vaisselle aux menus en passant par la déco instagrammable. Habitante de Saint-Prex, elle a d’abord l’idée d’une buvette éphémère, le Tic Toc, sous la tour de l’Horloge, durant trois étés. En 2021, elle ouvre avec deux associés la trattoria Un Po’ Di Più, à Lausanne, qui ne désemplit pas depuis. Un an plus tard, elle relooke l’antique Lausanne-Moudon en cantine mexicaine, La Parada, puis crée le speakeasy Morges Cocktail Club (MCC) fin 2023.

Un passé de footballeuse

On l’attrape dans le cadre rétro de son dernier «bébé», le Montana’s (ex-Colony), dans lequel chaque centimètre carré ou presque est décoré d’objets patiemment chinés, issus de la pop culture américaine. Les fresques sont signées de l’artiste Kim Straehler, avec qui elle a collaboré sur tous ses derniers projets, notamment La Vaudaire et sa déco maritime. «C’est inattendu, non, une fille qui ouvre un sports bar?»

Le sport, elle connaît: footballeuse semi-professionnelle dans sa jeunesse en Ontario, elle a également une collection de médailles pour d’autres disciplines, volleyball, sprint, qui trône dans la maison familiale au Canada, près des chutes du Niagara. Son nom la trahit cependant, Jasmine Gfeller est Suisse par son père. Cet ingénieur en génie civil qui construisait des barrages a ballotté sa famille au gré des chantiers, en Inde, en Afrique ou encore en Iran, avant de se poser au Canada, patrie de son épouse.

La restauration, Jasmine est tombée dedans dès 15 ans avec ses premiers jobs. À 17 ans, elle débarque en Suisse comme jeune fille au pair à Genève. Elle déteste. Après trois mois, elle se réfugie chez sa grand-mère à Épalinges et commence à travailler dans les bars lausannois pour vivre. Le début d’une longue histoire avec la ville et ses adresses les plus connues.

En 2007, elle entre à l’École hôtelière de Lausanne dont elle sort diplômée en 2010. La suite de son CV est impressionnante, d’abord dans l’hôtellerie de luxe dans la campagne londonienne, puis à Toronto où elle met en place le restaurant d’un chef étoilé français au Four Seasons (à 25 ans, elle gère alors une équipe de 60 personnes). Retour en Suisse en 2013 pour se rapprocher de son copain d’alors, d’abord à Genève, puis à Lausanne où elle met en place plusieurs lieux sélects, le Sky Lounge du Royal Savoy notamment. Fatiguée par les horaires de la restauration, elle fait un passage comme cheffe de ventes pour la brasserie WhiteFrontier à Martigny en 2019, avant de trouver son champ de compétences, la conceptualisation complète d’un lieu, avec le fameux Un Po’ Di Più en 2021.

Une hyperactive assumée

Mais quel est son secret? «Je crois que cela se voit, je suis hyperactive, ou TDAH comme on dit. Au moment de mes études, on m’a proposé de la Ritaline, mais j’ai refusé. Si j’avais tenu jusqu’alors, ce n’était pas le moment de me médicamenter. Cela peut aider certaines personnes, mais dans mon cas, je le considère comme un don. Oui, je pense que c’est ça, mon superpouvoir!»

«Je suis toujours en train de réfléchir à 200 à l’heure, de rassembler mes inspirations dans des moodboards, j’ai des tonnes de concepts en réserve!»

Scoop: l’entrepreneuse ouvrira encore deux ou trois lieux d’ici à la fin de l’année, portée par son intégration comme associée de Fine Artisans Group. Si elle travaille parfois quinze heures par jour, elle apprécie aussi de voyager («le seul moyen de déconnecter du boulot») et se relaxe en cuisinant un bon repas pour son copain ou ses amies et amis, ou en écoutant du piano: «La cuisine est ma thérapie les soirs où je ne finis pas trop tard.» Et elle avoue aussi être une fan de raclette!

Une bizarrerie à confesser? Sa passion pour les oursons Haribo qu’elle a découverts en Suisse: «Je les mets au frigo, car ils doivent être froids, et chaque soir, j’en mange une poignée en rentrant, c’est ma vitamine!»

Bio express

1987 Naît à Saint-John’s de Terre Neuve, d'un père suisse et d'une maman canadienne.

2005 Arrive en Suisse comme jeune fille au pair.

2010 Diplômée de l’EHL, travaille dans l'hôtellerie de luxe dans la campagne londonienne.

2011 Rentre au Canada, qui lui manque. Travaille au Four Seasons de Toronto.

2013 De retour en Suisse, plusieurs mandats de prestige dont l'ouverture du Sky Lounge au Royal Savoy.

2021 Cofonde la trattoria Un Po’ Di Più, puis La Parada et le MCC fin 2023.

2024 Inaugure le Montana’s Sports Bar et La Vaudaire.

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