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Environnement

Rivages en péril: Bali, sous le plastique, la plage

Les plages souillees de plastique a Bali font fuir les touristes

Le spectacle du bord de mer jonché de bouteilles, sachets et autres déchets plastifiés est devenu hélas courant en Indonésie, notamment pendant la mousson.

© GETTY IMAGES/JOHANNES PANJI CHRISTO

Chaque année, c’est le même désastre. De novembre à mars, durant la mousson, Bali se retrouve souillée de déchets, jusqu’à en recouvrir ses plages de sable blanc paradisiaques. Charriées par les rivières, des tonnes de plastique se déversent dans les eaux turquoise, poussées par les vents de moussons et les pluies torrentielles.

En mars dernier, la plage mythique de Kedonganan, dans la zone touristique de Kuta, était couverte de bouteilles, de verres et d’emballages. Assombrissant la carte postale vendue aux touristes, dépités de se retrouver dans un tel environnement alors qu’on leur avait promis des paysages spectaculaires à perte de vue. Forcément, les selfies étaient moins idylliques.

Le trip mystique insulaire à la Julia Roberts dans Mange, prie, aime (ndlr: film adapté du roman du même nom d’Elizabeth Gilbert en 2010) avait du plomb dans l’aile. Même les clichés hautement instagrammables (et payants) dans des spots idylliques n’avaient plus la même saveur. Devant un tel désastre, que les autorités indonésiennes n’arrivent plus à contenir, certains touristes renonceraient dorénavant à choisir cette destination.

Ce qui ne serait paradoxalement pas un mal, écologiquement parlant, puisque chaque année, les vacanciers génèrent 300’000 tonnes de déchets plastiques sur l’île des dieux. Mais ils ne sont pas seuls en cause.

Dans le pays, 60% de la population n’a pas accès à la collecte de déchets et les balance parfois (souvent) directement dans les rivières environnantes, faute de mieux.

Les décharges sauvages bordent 372 rivières de l’île. Un non-engagement environnemental de la part des autorités qui fait de l’archipel et ses 275 millions d’habitants le deuxième pollueur marin du monde après la Chine.

Objectif: traitement des déchets

Pointées du doigt pour leur inaction, les autorités indonésiennes se sont pourtant engagées en 2017 à réduire de 70% la pollution marine d’ici à 2025… soit dans un an. Les images récentes des plages de Bali souillées donnent peu d’espoir quant aux résultats concrets de cet engagement qui ne semble avoir de valeur que sur le papier. Même la décision de supprimer les sacs en plastique distribués dans les supermarchés en 2019 n’y a rien fait. Les petits commerçants sur les marchés en usent et abusent.

Dernière initiative en date, la taxe imposée aux touristes étrangers de 150’000 roupies (environ 9 euros) instaurée en début d’année pour «préserver l’environnement du tourisme de masse».

Le gouverneur par intérim de Bali, Sang Made Mahendra Jaya, affirmait à ce sujet que «50 à 70% des recettes» de cette taxe «devraient être utilisées pour améliorer le traitement des déchets».

Initiatives privées pour sensibiliser

Mais revenons-en aux touristes, qui affluent en masse sur les plages idylliques de Bali (ndlr: destination préférée aux 17’000 îles que compte l’archipel). Coachs de vie (qui ont fait du lieu leur eldorado), adeptes du yoga ou instagrammeurs en puissance, il n’y a pas que des déçus qui jurent leurs grands dieux qu’on ne les reverra plus à Kedonganan. Il y a aussi ceux qui s’alarment et veulent réagir.

À l’instar du plongeur britannique Rich Horner qui filmait sa plongée dans les eaux tropicales souillées de Bali en commentant «des sacs plastique, toujours plus de sacs plastique». Sa vidéo est devenue virale en 2018. Plus récemment, les «guerriers de rivières» de l’association Sungai Watch, créée en 2020 par une Française amoureuse de l’île, installent des barrières filtrantes sur les cours d’eau pour empêcher les déchets plastiques de se retrouver dans l’océan.

De petites initiatives privées pour sensibiliser et tenter de préserver la beauté de ces rivages féeriques qu’on ne veut pas voir disparaître.


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