Showbiz italien: Ylenia Carrisi est-elle encore en vie?

Ylenia Carrisi est-elle encore vivante? Si oui, où se cache-t-elle? Et si non… que lui est-il arrivé? Depuis sa disparition, survenue en janvier 1994 à La Nouvelle-Orléans, ces questions torturent son frère, ses deux sœurs – et surtout ses parents, les superstars de la variété italienne que furent Romina Power et Al Bano.

Tout commence au début des années 90, quand cette enfant de la balle réalise qu’elle ne supporte plus l’univers du show-business dans lequel elle baigne depuis sa naissance: fille aînée du couple de chanteuse et chanteur à succès, elle a grandi sous les flashes des photographes et des paparazzi, avant de devenir célèbre pour elle-même dès l’adolescence, d’abord comme comédienne puis comme tourneuse de lettres dans la version italienne de La roue de la fortune. Or, cette vie ne lui convient plus, elle a besoin de sens.

Rêvant d’être écrivaine, elle s’inscrit en lettres au prestigieux King’s College de Londres. Ses résultats sont brillants, mais cela ne lui suffit pas: elle est convaincue que pour écrire, il faut avoir des choses à raconter. Et que pour avoir des choses à raconter, il lui faut sortir de sa zone de confort. En l’occurrence, un cocon où tout n’est que luxe, calme et volupté. Pour elle, les choses sont rapidement claires: pour se faire des expériences, elle va bourlinguer à travers le monde sac au dos, en routarde solitaire.

Après avoir vendu tous ses biens pour financer son voyage, début 1993, elle s’envole donc. Destination l’Amérique du Sud. Quelques mois plus tard, en décembre, elle débarque en bus à La Nouvelle-Orléans et s’installe dans un petit motel miteux. Elle y partage sa chambre avec Alexander Masakela, un musicien de rue de 54 ans avec qui elle avait sympathisé lors d’un précédent séjour en Louisiane.

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Les jours passent, elle est vue flânant dans le Carré français, rêvassant au bord du Mississippi, écrivant. Le 1er janvier 1994, la jeune femme téléphone à ses parents pour leur souhaiter la bonne année. Elle les rassure, leur promet que tout va bien et les prévient qu’elle leur passera un coup de téléphone prochainement.

Mauvais pressentiment

Dans un premier temps, confiants et sachant que leur «petite» est aussi intelligente que débrouillarde, Romina Power et Albano Carrisi, dit Al Bano, ne s’inquiètent pas. Pourtant, mi-janvier, sans nouvelles, saisis d’un mauvais pressentiment, ils décident de faire le voyage.

À peine débarqués, ils préviennent la police. Une enquête est ouverte et il est vite établi qu’Ylenia, dont on perd la trace à partir du 6 janvier, n’a pas quitté la ville: ses précieux carnets de notes, son appareil photo, ses vêtements et son sac à dos sont restés au motel, tandis que son passeport et ses chèques de voyage sont retrouvés en possession de Masakela, qui a d’ailleurs tenté de les utiliser.

Le musicien est appréhendé le 31 janvier et son profil en fait un «bon» suspect: dealer et consommateur de drogues, il fait l’objet d’une plainte pour viol déposée quelques semaines plus tôt.

Évidemment, il nie toute implication: non seulement il ignore où est Ylenia mais, de plus, ils entretenaient une relation formidable, qu’il décrit comme spirituelle et chaste: «J’étais son gourou, je lui ai simplement ouvert de nouveaux horizons intellectuels et même si j’ai tenté de la séduire, elle s’est toujours refusée à moi et j’ai toujours respecté cela», assure-t-il. Pourquoi avait-il ses papiers d’identité et son argent? Sa réplique est sans appel: parce qu’elle les lui avait confiés! Dans l’incapacité de démontrer le contraire, le juge est contraint de le faire libérer quinze jours plus tard.

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Une fois la porte Masakela refermée s’ouvre alors la possibilité d’une noyade: volontairement ou non, Ylenia aurait pu être engloutie par les eaux du Mississippi. À l’appui de cette hypothèse: un témoin l’aurait aperçue au bord du fleuve le 6 janvier, vêtue d’une robe à motifs petites fleurs et d’une veste blanche. Les berges sont donc scrupuleusement sondées sur 145 kilomètres. En vain.

D’hypothèses en hypothèses

Désespéré-e-s, Romina Power et Al Bano utilisent alors leur notoriété et, dans les médias, offrent des sommes folles à qui pourra les aider à retrouver leur fille. Les messages pleuvent. La police vérifie méticuleusement chaque indice, chaque info. Mais rien n’aboutit: non, Ylenia n’est pas cette grande blonde aperçue à Venise en 2000. Non, elle ne s’est pas retirée dans un couvent de l’Arizona, comme l’affirment des témoins en 2011. Et non encore, l’ADN a parlé, elle n’a pas été l’une des victimes du sinistre Happy Face Killer – un serial killer qui avait sévi aux États-Unis entre 1990 et 1995 et avoué en 2015 avoir sauvagement assassiné la jeune femme.

Ravagés par le chagrin et le doute, désormais divorcé-e-s, Romina et Albano gèrent les choses comme ils peuvent. Elle dans la certitude que sa fille est toujours vivante. Lui persuadé qu’elle s’est probablement noyée – raison pour laquelle il a saisi le Tribunal de Brindisi qui, en 2013, a déclaré Ylenia officiellement morte. Ce qui n’empêche pas la police de La Nouvelle-Orléans de garder ce dossier ouvert. Un jour, peut-être, pourra-t-elle découvrir la vérité. Quelle qu’elle soit.