Couple et intimité: Dissocier l'amour du désir sexuel

«Aimer, c’est ce qu’il y a de plus beau, aimer, c’est monter si haut.» Ce n’est pas la comédie musicale Roméo & Juliette qui va contredire ce que bon nombre de personnes ressentent: (se faire) monter au 7e ciel est une forme d’amour et de soin. Sans pour autant «aller toucher les ailes des oiseaux» et mourir d’amour pour l’autre – quand bien même beaucoup aiment pouvoir expérimenter la petite mort ensemble – aimer semble se conjuguer régulièrement avec sexualité, quitte à nourrir quelques amalgames malencontreux.

Aimer n’est pas désirer, désirer n’est pas aimer

En distinguant les différentes notions: aimer n’est pas désirer, désirer n’est pas aimer – ni consentir d’ailleurs. Énormément de souffrance peut survenir sans cette précision quand un décalage en termes de désir sexuel advient. Ou quand son expression n’est plus aussi intense que lors des débuts: «Tu ne me désires pas donc tu ne m’aimes plus» devient alors la crainte principale.

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Pourtant, dans la dynamique érotique, pour beaucoup de personnes la sécurité de l’amour et du lien vient diminuer le besoin de réassurance que peut «cacher» le désir sexuel: «Je n’ai plus besoin de me sentir proche de toi, car je le suis.» Ballot. Mais alors, est-ce que s’aimer annonce d’office la mort de la sexualité? Ce n’est pas dit, pour autant qu’on accepte son évolution!

Aimer, c’est un verbe d’action, de démonstrations. Et pas uniquement matérielles! C’est aussi offrir la puissance de la présence. «Et lorsque tu me fais l’amour, est-ce que tu fais vraiment l’amour?» chantait Johnny. C’est conscientiser le pouvoir de l’intention. Être là pour ne pas être las. Amener de la douceur. Et puis… penser à s’aimer soi. Réaliser la chance inouïe de s’avoir tous les jours, et chérir et nourrir cette capacité à ressentir! Se faire kiffer. Et oser se demander comme on pourrait le demander au sujet de l’autre: «Me suis-je bien aimé ou aimée aujourd’hui?»