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Chronique sexe

Dessiner les contours du corps et de la sexualité

Dessiner les contours du corps et de la sexualité

«Les cartes sexuelles se font, se défont, se refont, s’envoient et se partagent.» - Romy Siegrist

© PETITES LUXURES

«La carte n’est pas le territoire.» Nos corps ne sont pas ce qu’ils (s’)en représentent. L’anatomie – aux nominations parfois encore colonisées par les «conquistadors» de l’intime (Fallope, Bartholin, Skene…) – ne définit pas notre être. Les contours de notre chair ne disent rien de notre capacité à en jouir. «Où est-ce que je commence, où est-ce que tu finis?»

Nos délimitations physiques ne réduisent pas entièrement notre sexualité.

Le corps est politique, et la politique touche les corps – et nous pouvons aujourd’hui encore craindre les résultats des élections un peu partout. Le corps est sujet d’émancipation, mais également objet de contrôle sociétal, et médical. Les lieux où nous sommes dessinent le périmètre d’une sexualité «acceptable», ou tout du moins, «légale». Pour un même acte de viol, les conséquences juridiques diffèrent d’un pays à l’autre. Au Texas, la possession de six sex-toys ou plus est illégale, alors même que le port d’armes n’est pas réglementé. Dans encore de nombreux pays, la sodomie est interdite et l’on risque la peine de mort.

La carte n’est pas le territoire, mais le territoire fait parfois carte, ou du moins représentation. Cependant, la force d’insurrection et d’émancipation par le corps, et par la sexualité, est bien réelle. La joie libère, la jouissance empouvoire, l’extase transcende. Se pénètre-t-on avec la même dévotion que lorsque l’on pénètre un lieu sacré? Je l’espère.

Notre corps est un organe d’apprentissage et d’évolution permanents. On croit le connaître, mais il échappe et se transforme.

Il ouvre de nouveaux horizons – «je ne bande plus bien, mais qu’est-ce que je jouis par-derrière». Il libère de nouveaux possibles – «plus je stimule l’entier de mon corps, plus ma sensibilité augmente». Les cartes sexuelles se font, se défont, se refont, s’envoient et se partagent: «J’écris ce que je vis, je plante un nouvel imaginaire érotique en toi qui me lis.»

L’herméneutique du plaisir – la recherche de(s) sens – est plus importante et grisante que la réponse. Les paysages de nos corps n’ont pas fini de nous émerveiller. Il y a tout un monde à reconquérir, à déployer, et qu’il est bon de conscientiser qu’établir ses propres limites libère des frontières extérieures mortifères.


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