Intimité: Explorer sa sexualité grâce au porno

Est-ce que notre ère du visuel nous rend visionnaires? Que peut-on s’offrir à regarder (ou re-regarder), en solo ou en bonne compagnie? Et dans quel but? Est-ce qu’un bon porno AOC vaut mieux qu’un extrait de tube (non, je n’ai pas décalé le «e» de deux lettres dans ce mot) ? Comment faire de cette consommation un acte d’exploration de nos sexualités plutôt qu’uniquement un plaisir souvent coupable, en mode navigation privée suivie d’une fermeture d’onglets aussi rapide que l’accès à ce type de contenu?

Tout d’abord, en se rappelant que septième art et septième ciel sont tous deux un espace de rencontres et d’émotions, et qu’une partie de la production de contenus érotique et pornographique est réalisée par des personnes qui ont envie de partager quelque chose qui n’amène pas uniquement de l’excitation, mais aussi un certain émoi. Derrière les émois se cache peut-être la surprise de découvrir une nouvelle facette de son érotisme:

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Si l’on peut se poser ces questions face à tout type de porno, certains genres amèneront davantage de réflexions. Comme pour le cinéma en général, accéder à des productions d’autrices et d’auteurs de qualité n’est pas toujours évident, car elles sont peu disponibles gratuitement. L’industrie du mainstream, la solution de facilité couplées à la honte d’oser s’intéresser à ce genre de choses finissent souvent par gagner.

Explorer d'autres univers

Néanmoins, on peut consciemment choisir de se décentrer, de s’ouvrir et d’explorer avec curiosité d’autres univers, découvrir d’autres focus. S’en prendre plein les mirettes dans un cadre public et festif peut soutenir cela. Parmi un programme riche et diversifié, quelques projections auront par exemple lieu au Fesses-tival qui se déroulera du 19 au 22 septembre à Genève.

Ce peut être également l’occasion de commencer à regarder du porno avec un ou une partenaire dans un endroit moins exposant et vulnérabilisant qu’à la maison. Cette approche en mode «cinéma» peut cependant générer une certaine frustration, empêchant l’art (érotique en soi?) du visionnage – le plaisir de faire play-pause-rembobiner/click avant, pour voir et revoir LA scène qui nous mènera loin…