Chronique sexe
Sexualité: La peau, compagne intime de vie et d'érotisme
Membrane de connexion au monde, frontière poreuse de notre être, la peau est une intime compagne de vie et d’érotisme. C’est le point de contact physique du désir de fusion, d’incorporation – Je t’ai dans la peau – et notre plus grand organe sensible. Frissons, sensations, caresses – imprégnation. «Y a-t-il un seul endroit, sur ta peau, dans tes bras, qui n’a connu jamais, jamais d’autres que moi?» comme le demande Emmanuelle Seigner.
De fait, grâce à la régénérescence des cellules de la peau, en un mois, c’est un nouveau «moi» en surface! Surface-interface qui est comme un livre ouvert sur notre histoire, de par ses rides, cicatrices, tatouages… Dès lors, ce peut être confrontant, ce moment de la mise à nu, de la rencontre des corps.
S'offrir du peau à peau
La peau devinée, sous les habits. La peau découverte, en deçà des sous-vêtements. Et puis, peu à peu, s’offrir du peau à peau.
Sentir ses variations, sa finesse sur les vergetures, son épaisseur sur les trapèzes, son humidité à l’entrejambe. Sa rugosité sur les zones rasées.
Savourer la rencontre des muqueuses, l’embrasement des sens, le parfum subtil de cette peau. Comme un Jean-Baptiste Grenouille, se retrouver parfois hanté par celle de l’autre, et par ses émanations. Passer une vie à chercher la connexion, passer une relation à peaufiner ses gestes, sans cesse («pas comme ça, mais oui, juste là»).
Ce n’est pas nécessairement une fuite de l’intimité, mais une manière de limiter les inputs, de pouvoir être mieux là avec l’autre, et en soi.
La peau est pleine de surprises, de diversité, de souplesse et de robustesse, une maîtresse en matière d’adaptabilité, et de sensibilité. Elle gagne à être célébrée. Et puis, «qu’est-ce [qu’on ne ferait] pas pour la peau», comme le chante Dominique A…