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accessoires en cuir

Rencontre avec Yvonne Reichmuth, créatrice du label YVY

Rencontre avec Yvonne Reichmuth creatrice du label YVY MARVIN HUGENTOBLER

Yvonne Reichmuth dans son atelier à Zurich, un lieu au style industriel baigné par la lumière du jour.

© MARVIN HUGENTOBLER

Quand on pense au cuir, deux imaginaires aux antipodes l’un de l’autre s’affrontent. D’un côté, il y a le monde de la maroquinerie et de l’autre un univers fétichiste. Alors, quand on découvre pour la première fois des pièces de la marque YVY, on est plutôt surpris. Et c’est sur cet effet que joue Yvonne Reichmuth. Diplômée en design de mode de l’Université des arts de Zurich, la créatrice de 37 ans a lancé son label en 2015 après avoir cherché avec curiosité ce qui l’enthousiasmait dans la mode. «Il fallait que je me focalise et me spécialise sur un thème, explique-t-elle. Et il était clair pour moi que le cuir était ce qui faisait le plus vibrer mon cœur. J’ai donc exploré cette matière afin de me démarquer de ce que proposaient généralement les autres marques. Je me suis alors spécialisée dans les techniques issues du monde équestre à Florence pour créer des accessoires de corps en cuir.»

Harnais, ceintures gainantes, colliers chokers sont taillés à vif dans le cuir avec sensualité et minimalisme. Des pièces hors catégorie qui attirent le regard des plus curieux. «Lors de ma toute première présentation, j’ai fait une séance photo avec un modèle nu, parce que je ne voulais pas que d’autres vêtements détournent l’attention de mes pièces. Il a toujours été clair qu’il fallait porter mes accessoires par-dessus des vêtements. Mais c’était peut-être naïf au vu de la réaction des gens qui ont pensé que c’était des accessoires fétichistes. Alors, j’ai compris que je devais montrer la façon de styliser.» De là, sont venus s’ajouter quelques vêtements basiques qui complètent les collections. Sortie d’une approche saisonnière et genrée, Yvonne fait évoluer ses pièces au gré de ses envies.

L’artisanat au cœur de son projet

Son atelier zurichois, où chaque chose est à sa place, est son quartier général. Depuis là, Yvonne gère d’une main de maître tous les aspects de son entreprise. «Au début, je fabriquais tout moi-même. Puis, rapidement la presse s’est emballée et j’ai commencé à vendre. Alors, j’ai dû trouver de l’aide pour la production. Aujourd’hui, on fabrique encore ici 30% des pièces, et le reste est fabriqué en Italie.» Alors, que le mot durabilité est sur toutes les lèvres dès qu’on parle de mode, on ne peut que se poser la question lorsqu’il s’agit de cuir. «Celui que nous utilisons provient de l’industrie de la viande. Le tannage est végétal, réalisé sans chrome et produits chimiques et vient de Suisse et d’Italie. De plus, lorsqu’on achète une pièce en cuir, on ne la garde pas juste une saison, c’est du long terme.» Au passage, elle nous avoue être végétarienne depuis ses 11 ans. Elle trouvait les cochons trop mignons pour les manger.

La partie artisanale est essentielle pour obtenir des objets à la hauteur du design imaginé par la créatrice. Car, dans sa conception des choses, on est dans une démarche presque conceptuelle, à la limite de l’objet d’art. Et c’est ce qui la motive, «quand on limite son champ d’action, cela stimule notre créativité. Trouver une nouvelle façon de modeler le cuir autour du corps, c’est un beau défi pour moi.» D’ailleurs, elle raconte, «au début on me demandait comment j’allais pouvoir continuer à innover dans ce créneau. J’en ris, parce que c’était complètement sous-estimer ma créativité!»

De Hollywood à la Confédération

Une brochette de célébrités, comme Kylie Jenner, Madonna, Monica Bellucci, Lady Gaga ou Ricky Martin ont porté ses créations. «À 14 ans, j’avais des posters de Gwen Stefani et son groupe No Doubt partout dans ma chambre. Alors, quand la star s’est montrée avec une de mes créations, c’était irréel.» Elle collabore aussi avec l’horlogerie, puisqu’elle a imaginé une série de bracelets pour Longines l’an dernier. En plus de cette reconnaissance qui lui donne de la visibilité, elle remporte cette année le Prix suisse du Design, décerné par l’Office fédéral de la culture. Cette distinction institutionnelle lui permet d’asseoir sa crédibilité et bien sûr de développer sa marque grâce au prix financier. Quant à ses projets, elle espère trouver un atelier qui donnerait sur la rue, histoire de créer des événements où les clients viendraient essayer ses créations. «On ne se rend pas compte avant de les avoir essayés, mais mes accessoires modifient notre posture et nous donnent un certain pouvoir.» 

Pop-up store YVY jusqu’au 23 décembre 2023 à La Maison (Grossmünsterplatz 8, Zurich).

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